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Le gouvernement américain songerait à bloquer l'exportation vers la Chine d'un moteur d'avion produit par General Electric et Safran, selon des informations de presse. Le 14 février, l'administration américaine a aussi annoncé la hausse des droits de douane sur les avions européens. 

Le gouvernement américain hésite à interdire la livraison de moteurs produits par General Electric (GE) et Safran Aircraft Engines pour les nouveaux avions de ligne chinois, selon des sources proches du dossier citées par l'agence Reuters. Cette éventualité a aussi été rapportée samedi 15 février par le Wall Street Journal. Pendant des années, les Etats-Unis ont soutenu les compagnies américaines qui souhaitaient faire des affaires avec la Chine, ce qui a permis de booster l'industrie de l'aviation civile.

Des composants destinés au COMAC C919
Le gouvernement américain a autorisé jusque-là la vente de moteurs, de systèmes de contrôle de vol, et d'autres composants destinés au plus gros avion commercial jamais construit en Chine, le COMAC C919. L'appareil, qui a effectué ses premiers tests en 2017, doit entrer en service en 2021.

Mais l'administration Trump évalue la possibilité de refuser de donner à GE le permis pour livrer le moteur CFM LEAP-1C, selon des sources proches du dossier. Le moteur en question est le fruit d'une joint-venture entre GE et l'entreprise française Safran Aircraft Engines. Cette restriction sur les ventes constituerait une nouvelle étape dans la course que se livrent les Etats-Unis et la Chine pour l'hégémonie technologique.

L'Association des industries aéronautiques veut être consultée
La question sera abordée jeudi 20 février lors d'une réunion inter-agences sur la façon de limiter l'exportation de technologies américaines en Chine et lors d'une autre réunion avec les membres du cabinet du président Donald Trump qui doit se tenir le 28 février, selon ces sources.

GE n'a pas souhaité commenter. Un représentant de l'industrie a toutefois précisé qu'il serait souhaitable que l'industrie pèse dans la prise de décision. "S'il y avait des changements, nous aimerions qu'ils nous concertent, comme ils l'ont fait précédemment", a déclaré Remy Nathan, vice-président pour les affaires internationales de l'Association des industries aéronautiques, un syndicat patronal.

Les Etats-Unis relèvent les droits de douane sur les avions européens
Vendredi 14 février, les Etats-Unis ont aussi annoncé qu'ils allaient relever de 10 % à 15 % les droits de douane sur les avions importés de l'Union européenne (UE) à partir du 18 mars, accentuant ainsi la pression sur Bruxelles dans le cadre du conflit sur les subventions accordées à Airbus. Européens et Américains s'accusent mutuellement depuis 2004 d'avoir soutenu par des subventions publiques illégales les constructeurs aéronautiques Airbus et Boeing. Le bureau du Représentant américain au Commerce (USTR) a fait savoir que le gouvernement américain restait disposé à parvenir à un accord avec l'UE sur le sujet mais pourrait revoir ses mesures si Bruxelles imposait à son tour des droits de douane.

Airbus dit regretter profondément ce choix dans un communiqué. "La décision américaine crée plus d'instabilité pour les compagnies aériennes américaines qui souffrent déjà d'une pénurie d'appareils", commente l'avionneur européen. Cette mesure compliquera aussi les efforts visant à trouver un accord avec l'Union européenne, fait savoir Airbus, tout en précisant qu'il allait poursuivre les discussions avec ses clients américains pour "atténuer les effets des taxes douanières dans la mesure du possible".

Une décision de l'OMC attendue au printemps
L'avionneur européen dit espérer que la position de Washington évoluera, en particulier compte tenu de la menace de l'UE d'imposer des taxes douanières sur les produits américains dans une affaire similaire concernant des subventions accordées à Boeing, qui doit être jugée au printemps devant l'OMC.

Boeing a déclaré pour sa part travailler avec les autorités américaines pour "que les Etats-Unis soient rapidement en pleine conformité" avec les décisions de l'OMC. "L'UE et Airbus pourraient mettre fin à ces taxes douanières en conformant enfin à leurs obligations légales, en cessant ces subventions illégales et en réglant ce préjudice. Nous espérons qu'ils le feront", dit un communiqué de l'avionneur américain.



 
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