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Le système hospitalier du nord du pays demande des mesures d'isolement encore plus drastiques. Submergé, il ne pourra pas faire face plus d'une dizaine de jours si le rythme des contagions ne ralentit pas. Le gouvernement demande à l'Europe davantage de solidarité tandis qu'il attend, ces prochaines heures, des livraisons de matériel sanitaire en provenance de Pékin.

« Adoptons le modèle Wuhan pour ralentir la propagation de la maladie. » C'est l'appel au secours lancé par les médecins du nord de la Péninsule. « Ces deux dernières semaines, on a augmenté de 50 % le nombre de lits en services de réanimation, mais c'est insuffisant », explique le coordinateur des services de thérapies intensives de l'unité de crise en Lombardie.

On ne pourra pas tenir plus de dix jours à ce rythme
« Les patients atteints de coronavirus sont trop nombreux et les autres services hospitaliers sont au bord de la paralysie. Nous sommes allés au bout de nos limites en ce qui concerne le nombre de lits et la mobilisation du personnel médical », ajoute-t-il. En concluant : « On est en train de faire des miracles, mais on ne pourra pas tenir plus de dix jours à ce rythme. »

Appel à un confinement total
Pour conjurer l'effondrement des systèmes sanitaires lombard et vénitien, pourtant les plus efficaces et les mieux dotés du pays avant l'explosion de la crise, les présidents de ces deux régions demandent un confinement total. Toutes les usines, les entreprises ainsi que les commerces seraient fermés et le transport réduit au strict minimum. Une extrémité qui suscite les réticences de Confindustria et du gouvernement. Ils redoutent une aggravation des difficultés économiques et une explosion des tensions sociales.

Mais pour l'instant, c'est surtout le système de santé qui risque d'imploser. En Lombardie, épicentre de l'épidémie dans la Péninsule, un ancien pavillon d'exposition de 12.000 mètres carrés en périphérie de Milan pourrait être prochainement transformé en grand centre de thérapie intensive avec 600 lits. Le manque d'équipement met en danger aussi bien la santé des patients que celle du personnel des hôpitaux, qui craint qu'une aggravation de la situation ne l'oblige à choisir qui devoir sauver en priorité.

Solidarité chinoise
Le président du Conseil, Giuseppe Conte, appelle l'Europe à mettre en place une centrale unique pour distribuer du matériel sanitaire (masques, appareils respiratoires, etc.). Lors du sommet de mardi soir, les dirigeants européens ont acté une mise en commun rapide des données sur les stocks disponibles en vue d'une éventuelle mutualisation, mais c'est bien tard pour l'Italie, qui rencontre de plus en plus de difficultés à se fournir auprès de ses voisins et souhaite la fin de la rétention des exportations de matériel sanitaire entre pays de l'UE. Ironie de l'histoire de cette crise, ou symbole du manque de coordination européenne, c'est la Chine qui s'apprête à faire preuve de solidarité.

Elle avait pourtant été stigmatisée par le gouvernement italien qui avait été l'un des premiers et des seuls à suspendre immédiatement tous les vols depuis et vers la Chine. Cette dernière lui enverra ces prochaines heures 1.000 appareils d'assistance respiratoire (l'Italie n'en compte que 3.000), 20.000 combinaisons de protection et 50.000 tampons pour effectuer des diagnostics ainsi que neuf médecins et techniciens fort de leur expérience dans la lutte contre le coronavirus. Elle promet également 100.000 masques de protection de haute technologie et a invité ses entreprises à exporter vers l'Italie 2 millions de masques médicaux ordinaires.

Le gouvernement italien s'est engagé à acheter en grande quantité des appareils d'assistance respiratoire pour les services de thérapies intensives transalpins. Du matériel produit par des entreprises chinoises pour faire face à l'épidémie sur place, un surplus qui, du fait de son ralentissement actuel, n'est plus nécessaire. Le ministre italien des Affaires étrangères a parlé mardi avec son homologue chinois, qui lui a garanti que ses commandes auraient la priorité. « Nous saurons nous souvenir des pays qui nous ont été proches », a déclaré Luigi Di Maio. Un remerciement à Pékin qui sonne comme un reproche à Bruxelles.



 
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