L’audition de Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger a lieu ce jeudi 23 avril 2020 au niveau de la Commission des affaires étrangères relevant de la Chambre des Représentants du Royaume du Maroc à Rabat. Elle fait suite à une première réunion infructueuse tenue la semaine dernière avec Nezha Elouafi, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, chargée des Marocains résidant à l’étranger.
La demande initiale d’audition par certains groupes parlementaires concernait uniquement la situation des Marocains restés bloqués à l‘extérieur du Maroc en raison de la fermeture des frontières aériennes, maritimes et terrestres du Maroc, en liaison avec l’institution de l’Etat d’urgence sanitaire due à la pandémie du coronavirus 19 .
Nous n’allons pas revenir ici sur les responsabilités des uns ou des autres dans le non rapatriement jusqu’ici de ces citoyens en élargissant la question et en nous focalisant sur les 7 mesures concrètes à prendre, avec des priorités et un étalement sur un temps raisonnable, sachant que touts ceux qui vont être rapatriés, doivent être soumis aux règles sanitaires requises.
- Le plus simple, qui n’exige ni avions, ni bateaux, est de commencer par laisser passer nos compatriotes bloqués dans les deux villes marocaines de Sebta et Melilla, encore colonisées par l’Espagne.
- Faire revenir les citoyens marocains se trouvant dans les pays à très faible infrastructure sanitaire, compte tenu des dangers encourus.
- Rapatrier les étudiants marocains à l’étranger en situation de précarité.
- Rapatrier tous les citoyens marocains partis à l’étranger pour tourisme, visite familiale, affaires, soins médicaux, missions officielles, stages etc..
- Permettre aux binationaux en visite au Maroc, de rejoindre les pays de résidence .
- Permettre aux Marocains RÉSIDANT à l’étranger de rejoindre leurs divers pays de résidence
- Permettre le rapatriement des corps (comme le font d’autres pays) des citoyens MRE décédés à l’étranger pour être inhumés au Maroc, dans le respect des règles de prévention sanitaire.
Par ailleurs, le cas des immigrés et réfugiés au Maroc, en particulier ceux en situation de précarité et les non régularisés est à prendre en compte en matière sanitaire et de solidarité au plan général.
Au niveau gouvernemental, le chef du gouvernement , Saâd Eddine Elothmani, qui préside la commission interministérielle chargé des MRE et des affaires de la migration , devrait la réunir en session urgente pour prendre toutes les mesures nécessaires en liaison avec la lutte contre le coronavirus 19 et pour résoudre d’autres problèmes auxquels sont affrontés aussi bien les membres de la communauté marocaine résidant à l’étranger que les immigrés au Maroc
Rabat, le 22 avril 2020
Abdelkrim Belguendouz
Universitaire à Rabat, chercheur en migration