"La Supplique à l’enfant" prend à contre-pied le célèbre « Tu seras un homme, mon fils » (1910) de Rudyard Kipling.
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| (c) Mustapha Saha |
Tu recrées le monde d’un revers de pinceau
Traverses l’océan sur un rameau d’érable
Découvres l’Amérique au détour d’un ruisseau
Séduis les princesses immortelles des fables
Combats les pirates pour une agate noire
Enfermes ton butin dans une bonbonnière
Et guettes dans la tour de ton fictif manoir
Les fantômes vengeurs de tes nuits buissonnières
Si jamais tu coules ton arche imaginaire
Sabordes tes contes dans un mauvais réveil
Satures ton esprit de soucis ordinaires
Si tu jettes les clés de ta boîte à merveilles
Tu perds le souvenir de ton savoir étrange
L’invisible passage au royaume des muses
Le langage des fées légué par ton archange
Les secrets des elfes joueurs de cornemuse
Quand tu abandonnes ta cabane d’ermite
Tes gambades folles d’impertinent lutin
Ta lampe magique d’explorateur des mythes
Ta trompette orphique d’infernal cabotin
Ton pouvoir naturel d’invocateur d’oracles
Ton âme utopique d’indomptable mutin
Ton vase alchimique d’inventeur de miracles
Tu n’es qu’un adulte captif de ton destin.
(c) Mustapha Saha
Sociologue, poète, artiste peintre
