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Le 2 mars, l’Assemblée générale de Nations Unies a adopté une résolution exigeant le retrait des forces russes de l’Ukraine. La presse occidentale semble aujourd’hui relever l’unanimité de la communauté internationale, mais quand on regarde de plus près le détail du vote, les choses sont en réalité beaucoup plus nuancées. Oui, quatre états seulement ont ouvertement soutenu l’action de la Russie – mais une grande partie des pays africains n’ont pas suivi l’Europe. Volonté de non alignement ou abandon de l’Occident pour le Kremlin ? 

Le texte a été adopté par 141 votes pour, 5 votes contre (Russie, Bélarus, Erythrée, Corée du Nord et Syrie) et 35 abstentions. La résolution, qui était coparrainée par 96 États membres, nécessitait une majorité des deux tiers pour être adoptée. Elle n’est pas contraignante. 

Condamnation ou abstention de la majorité du continent africain 

Le 24 février, l’Union Africaine avait appelé la Russie à respecter le droit international. 
Cependant, au moment du vote, le continent n’a pas parlé d’une seule voix. 


Sur cette carte on observe 17 abstentions de pays africains, 28 votes pour et l’absence très remarquée du Maroc. 

Pour une multitude de raisons 
La position du continent se divise entre différents appels.

Le Bénin, la RDC, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la Tunisie ou encore le Rwanda ont clairement appelé à la désescalade militaire.

Les Sud-Africains ont estimé quant à eux que la résolution ne créait pas d’environnement constructif pour les négociations. Le pays aurait souhaité un texte plus centré sur le rapprochement, sur « la construction de ponts » entre Russie et Ukraine. « Il faut que les parties s’engagent à trouver un compromis, à construire la confiance. Mais ce texte ne permet pas cela », a expliqué la représentante sud-africaine.

D’autres sont alliés de longue date de la Russie, comme Alger, et le Mali, en pleine transition avec la junte au pouvoir, a une main tendue vers Moscou – et potentiellement aussi vers la Chine, qui s’est elle aussi également abstenue lors du vote.

Rappelons aussi que le 11 janvier dernier, la Chine et la Russie ont bloqué au Conseil de sécurité des sanctions présentées par la France à l’encontre du Mali. Ce texte soutenait les décisions de sanctions prises par les chefs d’État ouest-africains envers le Mali (ce qui a immédiatement déclenché un sentiment très anti-français dans la population). 

A noter également que depuis le continent Africain, les mauvais traitements réservés à leurs ressortissants en Ukraine ont particulièrement choqué. 

En tout état de cause, ce vote réaffirme la volonté de non-alignement des pays africains, quel qu’en soit la raison. Il démontre également le basculement de plusieurs piliers de la zone d’influence de l’UE (et de la France plus particulièrement) en faveur de la Russie. 

En fin de séance, l’ambassadeur d’Afrique du sud a appelé à une réforme du Conseil de sécurité. Elle a déclaré que d’autres conflits faisaient rage dans le monde et mériteraient tout autant d’attention que celui de l’Ukraine. C’est peut être aussi ça, aux yeux de nos amis africains, le gros problème… 





 
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