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Dans un article paru à l’occasion des législatives d’août 1893, Émile Zola s’attaque aux campagnes électorales, « étalage de toutes les médiocrités », et aux candidats, « écume d'ignorance et de vanité que le suffrage universel pousse dans Paris ». 


Lu par Daniel Luttringer

En ce mois d’août 1893, les journaux parisiens frémissent tous d’une même attente : celle du premier tour des élections législatives, qui doit se tenir le 20. Le scrutin prend place à un moment où l’image du pouvoir politique a été ternie d’abord par la crise boulangiste, terminée fin 1889, puis par le scandale de Panama, qui a abouti à des condamnations en mars 1893. 

C’est dans ce contexte qu’Émile Zola, qui vient tout juste de publier Le Docteur Pascal, ultime volume des Rougon-Macquart, prend la plume pour faire part du dégoût que suscite chez lui les campagnes électorales. Phénomène relativement récent dans la vie politique française, celles-ci sont alors amplifiées par le tirage très important des journaux de l’époque. 
« Les candidats qui méritent d'être élus en sont réduits à descendre aux mêmes manœuvres louches que les candidats qui n'ont aucune bonne raison pour l'être. En un mot, le principe superbe de la souveraineté du peuple disparaît, il ne reste que la cuisine malpropre d'un tas de gaillards qui se servent du suffrage universel pour se partager le pays, comme on se sert d'un couteau pour découper un poulet. » 
 
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