Menu

News

Avant -propos du livre : Toutes les époques ont eu leur idéologie. Cependant, il en existe une qui surnage et perdure sur fond d’idéal religieux : le mondialisme. Tout d’abord, il faut distinguer cette idéologie du fait purement historique : la mondialisation. Cette dernière n’exprime que l’exigence d’échanges économiques, culturels ou encore d’informations entre collectivités humaines. Le phénomène a toujours existé. Il n’a fait que prendre une accélération considérable, depuis la révolution industrielle puis de l’informatique, facilitant les échanges et les déplacements.

En se projetant dans l’avenir, on peut aisément imaginer la création de colonies humaines sur de nombreuses planètes entraînant des échanges multiples. Il sera alors possible d’évoquer l’existence d’une mondialisation interplanétaire. Il en va autrement avec le mondialisme qui est plus qu’une idéologie ; c’est une mystique. Cette spiritualité globale se caractérise essentiellement par la volonté de soustraire l’autorité politique des États au profit d’entités supranationales et de faire disparaître les frontières en faveur d’une « région monde » où l’humanité constituerait une sorte de grande tribu mondiale assujettie, en d’autres termes, la Cité de l’Homme.

Cette expression n’est pas une vue de l’esprit. Elle anime les réflexions de nombreux penseurs panthéistes soucieux de porter la lumière de cet idéal. L’ouvrage de Guy Sorman, « Le monde est ma tribu », résume à lui seul le grand courant qui anime les élites mondialistes. Il serait fastidieux de recenser toutes les affirmations tenues en faveur de sa propagation.

Cependant, on peut relever quelques citations et interventions d’ardents idéalistes pour la promotion de cette philosophie, surtout depuis les révolutions américaine (1776) et française (1789).

L’octroi de la nationalité française au Prussien Anacharsis Cloots, auteur de « La révolution universelle », est révélateur du passage à un autre monde qui désormais spécule à l’échelle planétaire. Ce naturalisé considérait déjà sa toute nouvelle nationalité comme une étape vers un monde globalisé. Ne disait-il pas : «L’humanité ou le genre humain ne vivra en paix que lorsqu’il ne formera qu’un seul corps, une nation », évoquant même l’idée de « l’homme dieu » retrouvé. Œuvrant en faveur d’une ouverture des frontières et d’un libre échange complet avant l’heure, il ajoutait ces propos, en 1793, qu’un Pascal Lamy directeur de l’Organisation Mondial pour le Commerce (l’OMC) ne renierait point: «Certainement, il n’y aurait pas de ville, si chaque village consommait son produit net ; il n’y aurait pas de société, si chaque cultivateur ne récoltait que sa provision domestique. 

Cet isolement brutal ramènerait le despotisme au grand galop ». Certes, il ne s’agit pas de vivre en reclus. Mais dans l’esprit de ces promoteurs, il s’agit d’aller au-delà d’une coopération nécessaire en abattant toutes les cloisons afin d’aboutir d’emblée à ce fameux « village global » décrit par le sociologue canadien Herbert Marshall Mcluhan.

Par la suite, ce mondialisme s’est retrouvé dans les courants apparemment aussi divers que le libéralisme ou le marxisme. En fait, par des voies différentes et même en entretenant des liens de coopération derrière une façade d’opposition, ces promoteurs ont toujours à l’esprit la disparition des nations parce qu’à la base, ce sont des internationalistes. La chute du mur de Berlin a été un accélérateur d’un processus poursuivi depuis longtemps. 

Il s’agit de créer de grands blocs géo-économiques standardisés européen, nord-américain, sud-américain, asiatique... au sein desquels les nations seront broyées et dont la réunion constituera l’armature générale d’une gouvernance mondiale. Comme le rappelle Jacques Attali dans son ouvrage Dictionnaire du XXIe siècle : « Après la mise en place d’institutions continentales européennes, apparaîtra peut-être l’urgente nécessité d’un gouvernement mondial ». Ainsi, ces blocs corsetés par la même idéologie et dont les populations auront au préalable les structures mentales alignées sur les critères édictés au sommet accoucheront d’une humanité unie, interchangeable et nomade. Cependant, l’aboutissement de ces ambitions longtemps prophétisées se doit de passer par des étapes bouleversant les structures politico-économiques des sociétés accompagnées de conséquences militaires. 

Dans ces événements, la vie humaine comptera peu. C’est tout l’enjeu de ce livre de présenter une séquence de ces promesses mondialistes où flotte un fort parfum de spiritualité. Après tout, le fond de l’histoire est toujours religieux.

Pierre Hillard 
La Marche irrésistible du Nouvel Ordre Mondial
Paris, août 2007
 
Top