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Selon le torchon "Le Monde", « depuis mai, un exercice fictif organisé par la Nuclear Threat Initiative est instrumentalisé pour prouver que l’épidémie serait orchestrée ». La simulation réalisée en 2021 prévoyait un début d’épidémie en mai 2022. Comme souvent, le raisonnement pour débunker l’info est fragile et n’a fait l’objet d’aucune véritable enquête.

Les Décodeurs du Monde n’ont pas hésité à citer Nexus, média 100% indépendant et sans pub, dans un article intitulé « La propagation “fomentée” de la variole du singe : les failles d’une théorie du complot » qui semble nier totalement et sans preuve le lien entre la simulation de pandémie de variole organisée en 2021 et l’apparition du virus dans des régions où la maladie n’est pas endémique. Ils sont un parfait exemple de la mauvaise foi, de la mémoire courte et de l’arrogance dont peuvent parfois faire preuve des médias financés par des milliardaires.

Quelle est la différence pour un journaliste entre envisager une hypothèse et l’écarter sans preuve ? La première méthode consiste à douter, à mettre en relation des faits sans forcément pouvoir affirmer le lien entre eux et à évoquer la nécessité d’une enquête pour avoir des réponses plus fiables. La seconde, à affirmer qu’il n’y a aucune relation entre eux, à mépriser ceux qui émettent d’autres possibilités, le tout sans pouvoir le prouver et sans se lancer dans des recherches plus élaborées.

On peut se demander si de tels médias ne parlent pas d’eux-mêmes, inconsciemment ou non, quand on lit ce genre de phrases : « Cette nouvelle rumeur se propage grâce à un mélange de documents authentiques, de lecture sélective, de biais cognitifs et de vision intentionnaliste du monde. » Les Décodeurs peuvent-ils se targuer de ne pas utiliser eux-mêmes des documents authentiques, de ne pas trier certaines données et de ne pas garder uniquement celles qui les confortent dans l’idée d’un monde exempt de corruption et de conflits d’intérêts, où ceux qui les financent sont honnêtes malgré le vacarme des casseroles du passé ou les sentences des tribunaux ?

Rabaisser, calomnier, utiliser des propos dénigrants tels que « conspirationnistes » à l’égard des personnes ou des médias qui posent des questions en dehors du cadre de la propagande AFP est devenu une habitude. Quant à la « théorie du complot », elle est à nouveau brandie tel un épouvantail : « Toute cette théorie du complot repose sur un tour de passe-passe mental, consistant à renverser la chaîne des causalités. Dans la logique conspirationniste, la ressemblance entre un exercice de simulation et la réalité prouverait que le premier était une préparation du second. »

Nous serions nous-mêmes tentés d’accuser les Décodeurs d’être naïfs comme des oies blanches ou à la botte de leurs financeurs, mais nous nous abstiendrons de ce genre de viles accusations qui ne feraient qu’alimenter la spirale des coups bas.

Même si la théorie de la courte mémoire des poissons rouges est remise en question par certains, partons du principe, peut-être erroné, qu’elle reflète la réalité. Certains journalistes ne tournent-ils pas en rond dans leur bocal quand ils refusent absolument d’envisager la possibilité que les faits se déroulent de la même manière que lors d’un épisode précédent ? Les Décodeurs étaient-ils déjà en poste ou en vacances lorsque plusieurs scientifiques ou médias ont été censurés et méprisés quand ils ont avancé l’hypothèse que la Covid-19 s’était échappée d’un laboratoire ?

En mars 2022, c’est le patron de Moderna, Stéphane Bancel, peut-être impliqué jusqu’au cou dans cette histoire de séquence brevetée par son laboratoire retrouvée dans le SARS-CoV-2, qui, sans sourciller, affirmait que le virus était peut-être d’origine humaine. Affaire qui aurait dû devenir un énorme scandale selon nous et l’objet de nombreuses enquêtes, mais qui a été poussée sous le tapis depuis pendant que M. Bancel continue à vendre ses vaccins. Les Décodeurs vont-ils un jour s’en emparer et faire la lumière dessus ou continuer à nager en suivant toujours la même trajectoire ?

Reprenons les arguments sur lesquels ils s’appuient pour démontrer l’absence de lien entre la simulation de variole du singe et la réalité : « Il s’agit du quatrième exercice mis en place par la Nuclear Threat Initiative et que les précédents n’avaient pas donné prise à des raisonnements complotistes, parce qu’ils n’avaient pas eu d’échos dans la réalité. […] lorsque la NTI a mis en place son scénario, la variole du singe existait déjà. Cette maladie endémique à l’Afrique subsaharienne a été découverte dans les années 1970, et c’est à ce titre qu’elle constitue un matériel exploitable pour une simulation de pandémie. […] Le multimilliardaire Bill Gates participe bien, par le biais de sa Fondation Bill et Melinda Gates […] mais de manière marginale […] L’organisation répète qu’à ses yeux l’émergence d’une épidémie de variole du singe en mai 2022, comme elle l’avait imaginé, est “purement une coïncidence”. […] Le scénario se base sur un pays imaginaire, la nation de Brinia. […] Enfin, dans l’exercice de simulation, la souche de variole du singe impliquée provient d’expérimentations en laboratoires, qui l’auraient rendue plus mortelle. Dans la réalité, à ce jour, rien n’indique que ce soit le cas. »

Résumons : selon les Décodeurs, il ne peut exister de propagation fomentée de la variole du singe parce qu’il y avait déjà eu trois exercices de simulation avant celle de la variole du singe qui n’ont pas donné lieu à de réelles épidémies. Parce que la maladie existait déjà et était déjà étudiée. Parce que le financement de la fondation Gates est mineur par rapport à d’autres sources de financement. Parce que les responsables de l’organisme ayant réalisé la simulation affirment qu’il s’agit d’une coïncidence. Parce que dans le scénario de simulation, il n’y avait pas de pays réel expressément cité. Parce que dans le scénario, il s’agit avec certitude d’un virus issu d’un laboratoire alors que dans le réel, il n’est à ce jour pas envisagé qu’il le soit.

Si toutes ces données ne prouvent aucunement qu’il existe un lien entre cette simulation et les faits réels comme l’affirment certains médias, elles ne prouvent pas non plus qu’il n’en existe pas. Que les Décodeurs jugent bon de croire sur parole la NTI et que nous avons affaire à une « coïncidence remarquable » leur appartient. La voix des Décodeurs n’est pas celle de Dieu, et de notre côté, nous estimons leurs arguments trop légers pour faire office de preuves et indispensable de continuer à enquêter.

Est-ce que les Décodeurs ont cherché à savoir qui a financé le reste de la simulation et quels pouvaient être leurs intérêts? À quoi a été utilisé plus précisément le million versé par la fondation Gates à la NTI en 2020 pour le développement vaccinal ? Comment peut-on retrouver dans plusieurs endroits du monde le virus de la variole du singe qui, selon les Décodeurs eux-mêmes, est endémique à l’Afrique, où elle « circule de manière ininterrompue depuis plusieurs décennies » ? Les Décodeurs se demandent-ils dans quel laboratoire se trouvaient les premiers macaques contaminés en 1958 et de quelles recherches ils faisaient l’objet ? À partir de quelle étude le monde entier affirme-t-il que le vaccin Imvanex contre la variole est efficace à 85 % contre la variole du singe ? Comment se fait-il qu’un test PCR détectant la variole du singe ait été développé par des scientifiques du laboratoire de Wuhan en 2019 ? S’il est éthique que des milliardaires financent des médias mainstream dans le monde entier ?

De notre côté, même si nous récoltons des miettes d’informations, nous cherchons sans relâche, complot ou pas complot. Que la bave du crapaud déjà condamné pour diffamation n’atteigne pas notre équipe de journalistes, et qu’un jour, médias mainstream et indépendants comme le nôtre puissent travailler ensemble, faire évoluer nos biais cognitifs respectifs, tout en respectant la Charte de Munich.




 
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