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Depuis 1979, moment où la dictature pro-américaine du chah a été renversée par le peuple, les USA cherchent à tout prix à rétablir leur contrôle sur le pays.

Les raisons sont partiellement économiques: l'Iran détient plus de 10% des réserves pétrolières mondiales et 15% des réserves gazières. Mais elles sont surtout stratégiques: fin 2004, on pouvait lire dans le journal israélien Ha'aretz que: «L'Iran n'est pas le pays isolé dont rêvent les Etats-Unis. C'est un pays qui entretient des relations étroites avec la plupart des Etats dans le monde.» Quelques exemples: l'Iran est membre du Mouvement des Non-Alignés (MNA), il fournit désormais plus de 13% des importations pétrolières chinoises ; il a renforcé sa collaboration avec Cuba dans les domaines de l'agriculture, de la biotechnologie et de l'industrie; Ahmadinejad et le président vénézuélien Chavez ont réaffirmé leurs liens fraternels.

On peut donc véritablement parler d'un retour de l'Iran sur la scène régionale, ce qui peut paraître paradoxal vu son encerclement par les USA. L'Iran est bien le «dernier rempart contre une mainmise durable des Etats-Unis sur l'ensemble du Proche-Orient» et le seul allié régional d'un pays comme la Syrie et de certaines organisations militantes palestiniennes. L'agressivité des USA s'explique par la peur de voir émerger un pôle indépendant pouvant contrer leurs ambitions au Moyen-Orient. L'Iran a les moyens et l'intention de devenir ce pôle. Notamment avec son projet d'une bourse pétrolière, avec des échanges en euros, qui pourra concurrencer les autres bourses pétrolières (la britannique IPE, l'américaine NYMEX) et mettre en question la domination du dollar sur le marché pétrolier international. Un premier pas dans cette direction a déjà été fait en 2003 avec l'introduction de l'euro dans les transactions pétrolières entre l'Iran et de nombreux pays (UE et MNA). 

Empêcher une nouvelle campagne militaire américaine au Moyen-Orient passe par la défense de la souveraineté de l'Iran, et son droit de développer ses ressources énergétiques. Le Mouvement des Non-Alignés (MNA) et la Chine ont déjà souligné qu'ils s'opposeront à toute tentative d'isoler l'Iran. Quoi que l'on puisse penser de la nature sociopolitique du régime iranien, l'Iran montre son ouverture en respectant le TNP et en poursuivant les négociations. Mais comme l'affirmait un responsable du gouvernement iranien: si la pression prend la place des négociations, l'Iran est prêt à défendre son indépendance. 

Marc Botenga 










 
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