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Ce vendredi 14 octobre 2022, le Roi Mohammed VI a présidé l’ouverture de la première session de la deuxième année législative de la 11e législature du Parlement, en application des dispositions de l’article 65 de la Constitution du Royaume.

C’est une des occasions de « célébrer les retrouvailles avec les représentants de la Nation », selon les propres termes du Monarque, ainsi que celle « d’aborder les grandes questions nationales, et notamment celles qui revêtent un caractère prioritaire ». Dans ce cadre solennel, le Roi donne en quelque sorte la feuille de route qui doit être suivie eu égard à la perception des enjeux qu’il a pu avoir, et dont lui seul peut prendre la mesure en sa qualité de Chef de l’État, incarnant l’unité de la Nation.

Deux thèmes sont mis en évidence comme devant être prioritaires, le premier concerne la problématique de l’eau, le second la promotion de l’investissement.

COMBATTRE LE STRESS HYDRIQUE
Se fondant sur la parole Divine, selon laquelle : « Nous avons créé de l’eau tout être vivant », le Roi Mohammed VI opère une réflexion sur l’état de la situation, et met en avant les solutions qu’il convient de mettre en place.

Le constat est fait d’une persistance de la sécheresse, qui est un phénomène structurel du Royaume, mais qui se trouve présente avec une forme d’acuité aujourd’hui, car le pays, indique Mohammed VI, « traverse actuellement la période de sécheresse la plus intense qu’il ait connue depuis plus de trois décennies ». On notera que le Souverain fait une analyse reposant sur une réalité géographique et sur l’évolution des phénomènes climatiques ancrée dans le temps long.

Ces tensions sur la ressource hydriques ont été appréhendées depuis un certain temps par le Royaume, puisque dès le mois de février 2022 ont été prises les mesures visant à préserver l’intérêt national dans le cadre du Plan de lutte contre les effets de la sécheresse, aux fins de garantir la disponibilité de l’eau potable, à soutenir les agriculteurs et à préserver le bétail.

C’est une approche concrète qui est privilégiée par le Roi, loin des discours culpabilisants que l’on entend par trop Europe pour tout ce qui touche les questions environnementales, visant en réalité à faire supporter aux peuples le poids des incuries des gouvernements. C’est ainsi que, fort justement, le Roi a pu indiquer que « par ailleurs, le problème de l’eau ne doit pas servir de prétexte à la surenchère politique, ni d’argument pour alimenter des tensions sociales. »

C’est la Nation entière qui, dans l’union du peuple, doit se mobilier pour dépasser cette difficulté, souligne le Monarque : « il nous incombe, à nous tous, en tant que Marocains, de redoubler d’efforts pour faire un usage responsable et rationnel de l’eau. » Sous l’impulsion de son Souverain, le Maroc a fait de l’Eau un sujet essentiel pour les années à venir avec élaboration du Programme national prioritaire de l’Eau 2022-2027.

Mais, il s’agit d’une préoccupation constante du Roi Mohammed VI, puisque, ainsi qu’il l’évoque dans son discours devant le Parlement, dès son accession au Trône, il a agi en mettant en œuvre une politique active de construction de barrages et ouvrages hydraulique pour retenir le précieux liquide et le canaliser au service de l’agriculture et des besoins de la population (50 barrages ont été construits et près d’une vingtaine sont en cours de construction).

Mais au-delà c’est une approche globale et plurisectorielle qui est prônée, car l’eau étant au centre de nombreuses activités humaines, ce n’est pas simplement les utilisations agricoles, par exemple, qui doivent être prises en compte.

Il convient, indique Mohammed VI, d’avoir une action vigoureuse et volontaire, et sur la durée, au service de la préservation de la ressource, pour aboutir à une situation où la satisfaction de l’ensemble des besoins sera assurée, et cela de façon durable : dans cet objectif le Souverain appelle de ses vœux l’élaboration et la mise en œuvre d’un Plan national de l’eau.

Le Souverain précise les axes de ce que devra être le cadre d’intervention du gouvernement, avec la nécessité de l’adapter en permanence en fonction de l’évolution de la situation sur le terrain :
« Lancer des initiatives et des projets plus ambitieux, par le recours aux innovations et technologies nouvelles, dans le domaine de l’économie de l’eau et de la réutilisation des eaux usées. »
« Il est impératif d’accorder une attention particulière à une exploitation rationnelle des eaux souterraines et à la préservation des nappes phréatiques, en mettant fin au phénomène de pompage illégal et au creusement de puits anarchiques. »
« Il est essentiel de garder à l’esprit que la question de l’eau n’est pas l’affaire exclusive d’une politique sectorielle isolée, mais qu’elle constitue une préoccupation commune à de nombreux secteurs. »
« Il est indispensable de prendre en compte le coût réel de l’eau à chaque étape de la mobilisation de cette ressource, de considérer ce que cela implique en termes de transparence et de sensibilisation aux différents aspects de ce coût. »
Après avoir envisagé la question de l’eau et les problématiques qu’elle génère, ainsi que l’approche qui doit prévaloir dans ce domaine, le Roi Mohammed VI poursuit sa réflexion programmatique en envisageant les questions économiques.

RENFORCER LES INVESTISSEMENTS
Le Monarque entend insuffler une dynamique d’incitation au renforcement du tissu économique national qui doit reposer sur la mise en place d’une nouvelle Charte nationale de l’investissement pour asseoir « l’attractivité du Maroc pour les investissements privés, tant nationaux qu’étrangers. »

En effet, le Roi, conscient de la position stratégique du Maroc, au carrefour des mondes européens et africains, entend que cela soit mis au service de l’intérêt du peuple du Royaume et qu’ainsi « l’investissement productif en tant que levier essentiel pour la relance de l’économie nationale et l’ancrage du Maroc dans les secteurs prometteurs » soit la source « des opportunités d’emploi aux jeunes et [apporte] des sources de financement aux différents programmes sociaux et de développement. »

C’est encore une fois une vision globale qui est mise en œuvre, avec l’objectif du service de la population et un souci de l’avenir des plus jeunes. Dans ce cadre, c’est donc l’investissement productif qui est visé, à savoir celui qui génère un flux continu de production de richesses et permet le développement constant du tissu économique.

Pour atteindre des résultats concrets, il convient, indique Mohammed VI, de faire disparaître tout ce qui peut constituer un frein à l’action. Pour ce faire un rôle essentiel sera donné aux Centres Régionaux d’Investissement qui seront « appelés à superviser l’intégralité du processus d’investissement et à en accroître l’efficience; ils sont également chargés d’assurer de meilleurs services d’accompagnement et d’encadrement au profit des porteurs de projets, jusqu’à leur concrétisation finale. »

C’est vers eux que devront converger toutes les actions en faveur de l’action de développement, qu’elles émanent du niveau central ou du niveau territorial. Avec un impératif, souligné par le Monarque, de « la mise en œuvre effective de la Charte de déconcentration administrative, la simplification et la digitalisation des procédures, la facilitation de l’accès au foncier et aux énergies vertes, l’appui financier aux porteurs de projets. »

Les lourdeurs bureaucratiques, comme les obstacles juridiques ou financiers éventuels, devront être impérativement dépassés au service de l’objectif commun.

Les acteurs du secteur privé alliés aux institutions devront se mobiliser, avec l’affirmation par le Roi du fait que tous les partenaires ont un rôle à jouer, l’État, mais également les entrepreneurs car ils constituent « force motrice effective de l’économie nationale ». C’est l’union de toutes les volontés, publiques, mais aussi privées, qui est promu. Ainsi, les entreprises marocaines, doivent pleinement assumer « leur fonction de catalyseurs de l’investissement et de l’entrepreneuriat. »

Le Roi fait appel également à l’intervention vigoureuse du secteur bancaire et financier à qui est impartie la mission de « soutenir et financer la nouvelle génération d’entrepreneurs et d’investisseurs, notamment les jeunes ainsi que les petites et moyennes entreprises. »

Garant de l’unité du Royaume, Mohammed VI n’oublie pas l’importante communauté des Marocains de l’étranger dont les liens avec le sol natal sont intenses et qui devront être associés à la démarche d’investissement productif.

Toutes ces énergies qu’il convient de mobiliser devront l’être dans le cadre d’un « Pacte National pour l’Investissement » dont le Souverain appelle la création de ses vœux aux fins de « mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements et à créer 500 mille emplois, au cours de la période 2022-2026. »

Le discours programmatique du Roi Mohammed VI permet d’attester de l’implication du Souverain dans le développement économique du Royaume, mais également de sa conscience de la réalité du terrain, tant du point de vue des obstacles qu’il convient de dépasser et des énergies qu’il faut mobiliser que des potentialités qu’il faut cultiver et soutenir.

Il participe d’une vision qui ne fait pas l’économie d’une prise en compte des réalités environnementales, en se saisissant de la question de la ressource en eau et de la nécessité de prendre des mesures fortes pour en assurer la protection et la continuité de la fourniture.




 
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